Le Pont de Mirabeau franchit la Durance à l'extrémité du Luberon.

C'est un pont méconnu qui porte le nom de son célèbre homonyme à Paris. Le nom des deux ponts provient du même lieu : le fameux Mirabeau, ce révolutionnaire qui a donné son nom à celui de Paris portait avant la Révolution le titre de comte du village même où se trouve le pont sur la Durance.

La Durance, ce fantasque fleuve provençal, se fraye un passage entre deux parois rocheuses, au défilé de Canteperdrix, frontière naturelle marquant l'extrémité orientale du Luberon. C'est un point de passage entre quatre départements : Vaucluse, Var, Bouches-du-Rhône et Alpes-de-Haute-Provence. Ce rétrécissement est propice à la traversée, d'abord par des bacs à traille, puis sur un pont dès le Moyen Âge. La Durance étant colérique, le pont fut détruit à intervalles réguliers par des crues torrentielles, amplifiées par l'étroitesse du défilé.

Au XIXe siècle, on décide de construire un pont suspendu entre deux portiques de style néo-roman. Ces deux superbes vigies ne supportent aujourd'hui plus rien, car ce pont a été remplacé par un pont routier en 1990, fonctionnel certes, mais son profil rectiligne en béton brut ne rend pas hommage à la puissance tellurique qui se dégage de ce lieu particulier.

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La chapelle Sainte-Madeleine, juchée sur un promontoire rocheux dominant le fleuve, date du XIIe siècle. Ce sanctuaire, à la fois humble et émouvant placé à l'entrée du défilé, évoque combien la traversée en bac pouvait être périlleuse autrefois, et rappelle que la protection de Sainte-Madeleine n'était certainement pas superflue.